Motor Fly (1919-1920)
 

A la fin de ce qu'il est convenu d'appeler "la grande guerre", Gabriel Voisin cherche a reconvertir ses unités de production.

Comme évoqué par ailleurs, il a un projet de maisons préfabriquées, mais le secteur du transport individuel semble le tenter sous différents aspects.

En 1919, il dépose le brevet N° 120.473, concernant une "roue motrice permettant la transformation d'une bicyclette en motocyclette légère", puis en 1920 le brevet N° 513.941, où l'idée se voit améliorée par un système permettant deux vitesses au choix. C'est le Motor Fly.

 
L'idée est de remplacer la roue arrière d'un vélo, que nous dirons ordinaire, par une roue flasquée en aluminium, sur laquelle agit un moteur fixé au cadre et développant la bagatelle de 1,25 cheval !
Un réservoir de carburant de 2,5 litres fixé, lui aussi au cadre d'origine, permet d'alimenter la mécanique. La transmission à la roue se fait initialement par l'intermédiaire d'un galet, puis de deux permettant d'obtenir deux vitesses par la manœuvre d'un levier adéquat.
Le système est débrayable, afin de permettre une utilisation normale de la bicyclette, notamment dans les descentes. Avec une autonomie supposée d'environ 80 kilomètres, voilà qui devait permettre au cycliste d'étendre son rayon d'action à moindre frais.

Pour vanter les mérites de sa création la société de Gabriel Voisin éditera un catalogue , véritable revue technique avant l'heure, décrivant avec moult détails caractéristiques techniques et autre conseils d'utilisation de l'engin, par exemple :

"...maintenir toujours la vitesse au dessous de 25 kilomètres à l'heure. Dépasser cette allure constitue un danger, les bicyclettes, même routières, n'étant pas prévues pour les efforts importants qui résultent de cette vitesse".

Ou, encore : "ne jamais graisser le cuir de la couronne d'entraînement", on imagine aisément pourquoi !

La presse spécialisée se fera également l'écho de cette invention et "La Vie Automobile" de Charles Faroux lui consacrera son numéro 705 du 10 Mai 1920.

La Vie Automobile N°705 du 10 Mai 1920

Evidemment, ce genre de véhicule utilisant une transmission par galet fait inévitablement penser au fameux "Vélosolex"; y-a-t-il eu inspiration d'un côté ou de l'autre ?

Messieurs Goudard et Mennesson, fondateurs de la célèbre maison Solex ont apparemment une longueur d'avance, puisque c'est à la fin de 1917 qu'un brevet est déposé pour un moteur auxiliaire placé au niveau central d'une roue arrière.

Mais cette invention ne sera pas suivie de réelle commercialisation, du moins pas avant les années 40, et dans une configuration différente.

 
Le premier prototype du Vélosolex
Gabriel Voisin a-t-il eu vent de ce projet, et s'en est-il inspiré ? Ne dit-on pas que les grands esprits se rencontrent ?
 

 

Documents MotorFly : collection PMA - Informations et photos Solex : Solex'in l'excellent site de Benoit Suzanne


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